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Home Folies familiales

Faire famille dans l’expérience extrême – Lucie Kiyambekova  

by Lucie Kiyambekova
19 juin 2025
in Folies familiales
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En temps de guerre, la famille est souvent disloquée par le décès d’une personne proche. Le troumatisme est la conséquence de cette rencontre avec le réel de la mort. Il s’agit d’un trou, impossible à symboliser. La famille en tant que lieu de l’Autre de la langue où le sujet se constitue comme parlêtre rencontre ses limites dans cette expérience extrême.

Le film « Дылда » (Une grande fille en version française), réalisé par Kantemir Balagov, raconte l’histoire de deux femmes qui tentent de faire famille à une époque où l’Autre du langage est absent. L’action se passe en 1945 à Leningrad, durant l’automne qui suit la fin du terrible siège. Iya s’occupe d’un garçon de trois ans, Pasha. Masha l’avait confié à Iya, pendant son service militaire. Un signifiant susceptible de représenter le sujet semble faire défaut. La seule marque d’identification qu’il leur reste serait illustrée par les mutilations qu’elles ont sur le corps. Iya souffre d’un syndrome post-traumatique qui occasionne de pénibles crises d’épilepsie où elle reste figée pendant de longues absences. La cicatrice sur le ventre de Masha nous apprend qu‘elle s’est fait enlever l’utérus après une blessure.

Le réel de la mort surgit dans un accident tragique provoqué par l’épilepsie d’Iya : cette dernière écrase Pasha en jouant avec lui. Cet événement traumatique introduit une scission dans la narration et divise le film en deux parties. Lorsque Masha apprend cette nouvelle à son arrivée après le service militaire, elle témoigne d’une grande perplexité face au réel de la mort de son fils. Il se produit alors une fracture au sein de son univers symbolique. Cette fracture a pour effet de faire surgir une certitude : il faut à tout prix avoir un autre enfant. Dès lors, la présence de la mort s’installe dans la durée et la hante tout au long du film. Elle se sent « vide », ajoute-t-elle, et elle est certaine que l’enfant va la « soigner ». Elle veut « un humain à l’intérieur d’elle […] pour tenir ». Mais ne pouvant enfanter elle-même, elle impose alors à Iya de lui faire un enfant : « tu n’as pas pris soin de mon enfant, tu m’en feras un nouveau ». Elle justifie ainsi son exigence à travers une logique délirante, où la maternité devient une tentative désespérée de boucher le trou du réel de la mort.

Penser la famille à partir de la langue, comme le propose Jacques-Alain Miller dans « Affaires de famille dans l’inconscient [1] » nous renvoie à la langue propre à une époque marquée par le malaise dans la civilisation. La langue parlée par le sujet est à la fois celle transmise au sein de la famille et celle imprégnée du discours de son temps. Les signifiants qui viennent de l’Autre nomment la place du sujet et lui permettent à partir du stade du miroir d’avoir un corps. Or, en temps de guerre, il arrive que la langue perde sa fonction de nomination et qu’elle soit réduite à son réel. Chez Masha et Iya, l’inscription du corps dans le symbolique en passant par l’Autre du langage fait défaut, et la prévalence est alors donnée à l’imaginaire dans leur relation. Faire famille consiste alors pour elles à avoir un corps par le biais de l’autre corps. Si pour Masha, l’enfant est un moyen pour avoir un corps, pour Iya, avoir un enfant est un moyen pours’accrocher au corps de Masha.

[1] Cf., Miller J.-A., « Affaires de famille dans l’inconscient », La Lettre mensuelle, no 250, 2006.

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