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La zone d’intérêt – Nelson Hellmanzik

by Nelson Hellmanzik
29 mai 2025
in Folies familiales
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Dans son texte « Affaires de famille dans l’inconscient », Jacques-Alain Miller nous donne une excellente définition de la famille. Contrairement à ce que pourrait penser l’ethnologue Claude Lévi-Strauss, pour qui la famille se réduit à un groupe social spécifique et aux liens légaux qui unissent ce groupe, la psychanalyse lacanienne soutient que la famille a son origine dans « le malentendu, la non rencontre, la déception, dans l’abus sexuel ou dans le crime [1] ».

La famille ne se fonde pas sur papa, maman et les enfants, elle est constituée par le Nom-du-Père, le désir de la mère et les objets a. Les liens légaux unissent-ils ce groupe social ? Non, la famille est unie par un secret sur la jouissance : « de quoi jouissent le père et la mère [2] ».

Le film La zone d’intérêt (2023) de Jonathan Glazer nous montre une famille idyllique. Il nous donne à voir une vie de famille provinciale allemande, dans la nature, dans un jardin et à l’intérieur d’une maison. Mais cette maison qui semble si ordinaire ne l’est pas. Nous sommes chez des nazis et le mur du jardin est le mur du camp de concentration d’Auschwitz. Le père de famille n’est autre que Rudolf Höss, qui, en tant que commandant du camp, était responsable de l’accélération des exécutions de masse par l’utilisation rationalisée des chambres à gaz et des fours crématoires.

J. Glazer ne fait toutefois pas l’erreur de tomber dans le voyeurisme que l’on trouve dans d’autres films sur l’Holocauste. Le meurtre de masse n’est visible qu’à travers la fumée qui s’élève derrière les murs du jardin, ou sous la forme de cendres dans la rivière, qui ruinent les plaisirs de la baignade lors de l’excursion familiale.

La mère de famille, Hedwig, est une « femme de devoir » qui facilite la vie de son mari, s’occupe de la gestion du ménage et assure l’éducation de ses enfants avec une parfaite dévotion. Mais lorsque son mari est appelé à Berlin pour parfaire la mise en œuvre de la Shoah, Hedwig refuse d’abandonner ce foyer paradisiaque. « Rudolf, dit-elle, je dois rester, car je suis la reine d’Auschwitz ».

C’est l’ordre de fer qui mène au pire. Dans son Séminaire II, Lacan prévient son public de la tendance « à raisonner des hommes comme s’il s’agissait de lunes, en calculant leurs masses, leur gravitation [3] », et il ajoute que Mein Kampf « parlait des rapports entre les hommes comme de rapports entre des lunes. [4] » En excluant une partie de l’humanité d’une possible relation d’altérité, l’idéologie nazie la traite effectivement comme une masse.

J. Glazer rend présent ce crime, sans jamais nous montrer les victimes, et averti de ce que Lacan indiquait, à propos de « [l]’ignorance, l’indifférence, le détournement du regard [5] », il ne cherche pas à en savoir davantage, ce qui ne serait que tentative de justification de l’injustifiable. Ce film formidable, loin de s’en détourner, dirige « un courageux regard [6] » vers un impossible à voir.

 

[1] Miller J.-A., « Affaires de famille dans l’inconscient », La Lettre mensuelle, no 250, juillet/août 2006, p. 9.

[2] Ibid.

[3] Lacan J., Le Séminaire, livre II, Le Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1978, p. 275.

[4] Ibid.

[5] Lacan, J., Le Séminaire, livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse, texte établi par J.-A.Miller, Paris, Seuil, 1978, p. 247.

[6] Ibid.

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